[Chronique] Daft Punk - Random Acces Memories (2013)

Conscient du harcèlement numérique consécutif à la sortie prévue du dernier album de Daft Punk, FunkyFlex Records n'avait pas jugé utile d'en rajouter une couche et de pourrir un peu plus l'internaute paisible. (Par paisible j'entends : qui ne relaie pas frénétiquement toutes les publications qui défilent sur ses multiples timelines, avant même de les avoir lues.). Sujet à l'agacement et à la jalousie induits par cette masse de communication minutieusement orchestrée, FunkyFlex Records espérait même secrètement que l'album ne soit pas bon.
Mais après une écoute attentive, voir monomaniaque du disque du duo, il faut se rendre à l'évidence : l'opus est loin d'être mauvais. Voir même assez bon (Ah ! Ça pique la gueule !). La guitare de Nile Rodgers, la production haute couture et les sonorités funky disco en provenance directe des années 1970 sont franchement séduisantes. Sans grand effort on parvient à goûter l'ambiance légère des pas de danse d'une coupe afro sur un dance-floor coloré. Mais l'ensemble dégage également la sensation grave et agréable que cette musique épique est écrite pour être la bande son de la mission qui vous a conduit au volant de cette superbe décapotable, un bras sur la portière, accompagnés que vous êtes par cette femme, plus superbe encore que la voiture...
Mais la raison qui nous a définitivement poussé à rajouter cette couche de peinture, sur le papier peint qui couvrait la tapisserie d'un mur enduit plusieurs fois déjà, s'appelle : "Giorgio By Moroder". La track 3 du disque. Une épopée disco funky, avec de vrais morceaux d'instruments de musique dedans, pour laquelle les Daft Punk se sont entichés d'un de leur héros et précurseur, le producteur Giorgio Moroder. Rien de révolutionnaire, rien de neuf même dans ce titre. Mais des recettes électro/disco/funk appliquées sans faute. Forcément, ça groove.
Alors l'artisan producteur ravale sa jalousie, cesse de grogner et se dit que si la grande méchante industrie musicale parvient encore à vendre en masse de la musique bien faite, c'est tout bénef' pour le petit commerce.

Jean-Rémy Goubet