On les a découverts sur le dernier album de Ghostface Killah (chronique par ici) et on s'est rendu compte que BADBADNOTGOOD (BBNG) cultivait brillamment le mélange des genres depuis quelques années déjà. L'occasion de parler de ce trio de petis jeunes originaires de Toronto et de leur troisième album solo sorti en 2014.
Ah ! La fusion des influences musicales ! Ce 69 endiablé qui excite la curiosité des chroniqueurs et autres commentateurs musicaux. Le rap en son temps, le nez plongé dans la caisse claire, s'inventait à grand coup d'échantillons jazzy funky. Pour cet album sobrement intitulé III, BBNG garde la position tête-bêche et continue de construire son jazz actuel et pas prétentieux en s'inspirant du hip-hop fougueux. Un juste retour des choses qui ne tient pas du recyclage et rend au jazz sa jeunesse, parfois noyée dans trop de masturbation intellectuelle. L'enfant sauvage né du mélange à califourchon tient alors tout autant des deux genres que d'un rock progressif, libre et jouissif.
D'un titre à l'autre, les influences s'entremêlent en douceur, sans jamais se cogner. Totalement digérées, elles se diffusent naturellement au fil de l'album. On trouve de l'électro planante dans Can't Leave The Night, du rock prog dans Kaleidoscope et son solo de basse batterie ou encore de la ballade "jazzy-fin-de-soirée" dans Differently, Still. Ainsi, BBNG fabrique sa bonne musique avec son bagage sur le dos. Sans chercher à s'en affranchir, ni à le ranger dans une case.
A l'intérieur des morceaux eux-mêmes, les ambiances varient comme le vent tourne. Les musiciens s'écoutent, interagissent. Ainsi, le beat gras de la batterie de Triangle, sous une boucle sombre de piano, peut évoluer naturellement vers une improvisation à trois voix, clavier en tête. De la même manière, le saxophone de Confessions joue son riff en boucle et devient porteur de mélodie puis improvisateur. Les codes du jazz traînent entre les breakbeats et les arrangements sentent la jam.
A l'intérieur des morceaux eux-mêmes, les ambiances varient comme le vent tourne. Les musiciens s'écoutent, interagissent. Ainsi, le beat gras de la batterie de Triangle, sous une boucle sombre de piano, peut évoluer naturellement vers une improvisation à trois voix, clavier en tête. De la même manière, le saxophone de Confessions joue son riff en boucle et devient porteur de mélodie puis improvisateur. Les codes du jazz traînent entre les breakbeats et les arrangements sentent la jam.
Pas étonnant alors d'apprendre que le projet BBNG voit le jour à l'époque où Matthew Tavares (clavier), Alexander Sowinski (batterie) et Chester Hansen (basse) se retrouvent après les cours de l'école de jazz pour jammer sur des reprises hip-hop. Ils se forgent alors une réputation en reprenant trois titres du collectif Odd Future dans une session joliment filmée et diffusée sur Youtube. Un exercice bien difficile avec ce genre d'instrus très épurées. BBNG s'en arrange. Ils déconstruisent les morceaux, extraient la moelle substantifique et se la réapproprient, remplaçant la puissance du flow par celle de l'improvisation. Pari réussi puisque la vidéo tape dans les oreilles du crew de rappeurs réarrangé et ouvre la porte à une collaboration avec Tyler, The Creator.
Moins sauvage que BBNG2, leur précédent opus, passionnant lui aussi, ce numéro III - dont le titre rappelle la fainéantise d'un Bob James - apprivoise sans l'enfermer une musique honnête et libre, brillamment écrite et interprétée par une équipe de musiciens jeunes et doués.
La discographie avant III --> http://badbadnotgood.bandcamp.com/music
III --> http://badbadnotgoodil.bandcamp.com/releases
La discographie avant III --> http://badbadnotgood.bandcamp.com/music
III --> http://badbadnotgoodil.bandcamp.com/releases
@JeanRemyGoub
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