Le Jonc du sourd - Récap #14



Lalo Schifrin & Jimmy Smith - Theme From Joy House (1964)

Theme From Joy House c'est la bande originale du film de René Clément, Les Félins, avec Alain Delon et Jane Fonda. Dans les années 1960, en plus de s'offrir un duo d'acteurs sexy, on savait aussi soigner la musique qui allait avec les images. Lalo Schifrin, la trentaine, vient d'arriver à Paris et signe une de ses premières œuvres majeures en terme de musique de film. L'Argentin au jazz-funk classieux et aux arrangements délicats fait appel à Jimmy Smith, le grand manitou de l'organ qui en remettra une couche la même année en intégrant le morceau à son album The Cat.

LP : The Incredible Jimmy Smith - The Cat - Verve - 1964

Chameleon - Get Up (1979)

En 1979, monsieur Fred Wesley enfile un futal XXXL de producteur arrangeur - marre des casquettes... - et s'associe au saxophoniste Azar Lawrence pour pondre l'unique album éponyme du groupe Chameleon. Galette à classer parmi les trucs à danser.
On retiendra donc que lorsqu'un ancien Sideman de McCoy Tyner rencontre un ancien JB's déglacé au P-Funk ça peut donner ce genre de groove hautement concentré en agents remueurs de booty.

LP : Chameleon - Chameleon - Elektra - 1979

Jaco Pastorius - Come On Come Over (1976)

Peu de bassistes jazz ou funk peuvent dignement jouer de leur instrument sans se réclamer d'une façon ou d'une autre de l'héritage laissé par Jaco Pastorius. Un peu comme Miles Davis et la trompette. Jaco, c'est un monument de la basse, une étoile filante dont la traînée reste encore visible, presque trente ans après son passage. Come on, come over, sur son premier album, et sa ligne de basse sont autant de preuves de son génie, sublimés par des musiciens d'exception : Herbie Hancock au clavinet, Randy Brecker à la trompette et son frère Michael au sax... Ça doit groover au paradis de la funk, depuis 1987.

LP : Jaco Pastorius - Jaco Pastorius - Epic Records - 1976

Missy Elliott - Work It (2002)

Quand Missy Elliott et son vieux complice Timbaland tapent dans le hip-hop old school pour parler de sexe, ça donne Work It, un morceau jouissif avec un énorme beat qui fait ra-ta-ta. Miss Missy est chaude ce soir et cherche un buddy au lit. Badonkadonk donc, Elliott tel un dragon nous travaille au corps avec une belle insistance, joue de son flow braguette sans complexe, fait tourner sa langue à l'envers et pour finir en beauté n'hésite pas à pomper le vénérable Bob James (Take Me to the Mardi Gras).

LP : Missy Elliott - Under Construction - Elektra - 2002

Creedence Clearwater Revival - Born On The Bayou (1969)

A la fin des années 1960, quand les Anglais, Rolling Stones et autres Bluebreakers en tête, se sentaient les héritiers européens du bon gros blues américain, une bande de Californiens, emmenée par les frères Fogerty, chantait également les racines du delta et leur naissance dans un  bayou où ils n'avaient jamais mis les pieds. Mais à coup de guitares sales et de voix rocailleuse, le Creedence parvient à se créer un son rauque unique, parfumé à l'eau croupie sous les bras. Attention, t'as une sangsue sur le front et un alligator qui te nage autour...

LP : Creedence Clearwater Revival - Bayou Country - Fantasy - 1969

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