[Chronique] Ibrahim Maalouf & Oxmo Puccino - Au pays d'Alice (2014)

La brume est tombée sur le pays. Une blonde s'enfonce sur un chemin sombre qui serpente à travers la fumée, la forêt, épaisses. Sur un tapis de voix qui ne rassurent pas, Alice court après un lapin, calculateur et amoureux.
A l'image de l’œuvre onirique de Lewis Carroll, le projet semblait un peu fou, voire complètement déglingué... Rapper Alice et son merveilleux pays pour créer un opéra jazz-rock arrangé avec chœurs d'enfants et orchestre. Sans champignons, pas évident. Mais le contrat est rempli. Il déborde. Oxmo, poète du XXIe siècle, revisite Lewis à merveille, accompagné par les grooves d'un Ibrahim qui multiplie les influences jusqu'à créer un son unique.

Le voyage grandit les corps et élargit les esprits. La folie de la chenille, enfin expliquée dans un rock pop endiablé, réside dans la fumée de son narguilé. Les doigts sont des nems et les enfants des cochons, sous l'effet des champignons. Cette Alice assume un peu plus ses ivresses cannabiques et psychédéliques.

Après le thé, les cartes peintres de fleurs, sous le joug d'une reine en colère, rêvent de Las Vegas. La simili tortue se torture : "Occupez-vous du sens, les mots s'occupent d'eux-mêmes, lui disait la Duchesse."
On joue un peu au croquet puis tout se termine par un procès. Il faut juger pour condamner. Pour apprécier. Pour terminer.



Au Pays d'Alice a posé son narguilé à la Philarmonie de Paris Jeudi 8, vendredi 9, samedi 10 et dimanche 8 février. (Malheureusement, les places semblent rares...)

Achetez le CD (pas d'édition vinyl pour le moment...)

@JeanRemyGoub

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